Olivia Borlée: "M’habiller avec des marques belges me procure une grande fierté."
Fan de design belge et elle-même reconvertie dans la création, Olivia Borlée, co-créatrice, avec Elodie Ouédraogo, du label 42|54, est l’une des ambassadrices de la campagne J’achète belge. Un rôle évident qui lui va comme un gant.Olivia Borlée
Comment est née votre passion pour les marques belges et la création belge en général ?
Cette envie de promouvoir la Belgique est évidemment la conséquence directe de ma carrière sportive. Quand on est athlète, on défend les couleurs belges. Ça coule de source. Quand j’ai entamé mes études de stylisme et que j’ai découvert l’envers du décor, j’ai pris pleinement conscience de la richesse de la Belgique en termes de création. Je me souviens de la première pièce que je me suis offerte : un vêtement Martin Margiela. C’était pour un mariage. Un vrai moment d’émotion. Avec Elodie, lorsque nous avons lancé notre marque, nous nous sommes totalement détournées de la fast fashion. Plutôt que d’acheter un t-shirt à 10 euros produit dans des conditions désastreuses, j’ai changé ma manière de consommer. Mon crédo : défendre la mode locale et les créateurs issus de nos écoles de mode.
Pour vous, la mode belge, c’est quoi ?
Les grands noms comme Martin Margiela ou Dries van Noten, mais aussi Glenn Martens, directeur artistique de Y/Project, Christian Wijnants et bien sûr Filles a Papa, le label de Sarah et Carol Piron que je suis depuis leurs débuts. Je suis aussi très proche de la designer bruxelloise Valentine Witmeur. Quand j’achète une pièce de l’une de ces marques, je prends le temps de bien la choisir. J’apprécie la qualité de ces vêtements que je vais pouvoir porter longtemps. M’habiller avec des marques belges me procure une grande fierté. Au studio de 42|54, on s’amuse à comparer nos looks entre collègues. Il est fréquent que l’une de nous porte un total look belge. J’adore ces moments de partage. A l’étranger, la création belge plait aussi beaucoup. D’ailleurs, quand on y pense, c’est fou qu’un pays aussi petit que la Belgique compte autant de talents.
Pourquoi est-ce à ce point essentiel de soutenir la mode belge ?
Parce que nous sommes soumis à une concurrence féroce de la part des enseignes de fast fashion. Ces grandes marques ont la capacité technique de copier les créations des petits labels en un temps record. Pour contrer leurs pratiques, il est essentiel de réapprendre aux consommateurs la valeur d’un vêtement : la qualité des tissus et le temps qu’il faut pour créer une collection, notamment. Le travail créatif est souvent dévalorisé. On a trop tendance à perdre la notion de la beauté des choses. Il faut redonner une place centrale au beau design. Cette prise de conscience, elle passe notamment par les magazines qui sont de plus en plus nombreux à valoriser la création belge, mais aussi par des plateformes comme J’achète Belge qui permettent de découvrir une foule de talents belges.